La Main d'oeuvre Bon Marché de Phuket

construire à phuket

Petit tour chez ces ouvriers birmans qui travaillent sur les chantiers dans des conditions assez surprenantes pour nous autres européens.
Mais si vous vous baladez n'importe où sur cette grande île, vous constaterez très vite que le bâtiment est une industrie énorme et que les maisons et autres buildings commerciaux poussent comme des champignons.

Je vous emmène aujourd'hui visiter des chantiers et je vais vous montrer comment ça se passe en Thaïlande et plus précisément, à Phuket

Une fois le terrain trouvé et acheté, il ne reste plus qu'à imaginer la maison de vos rêves.
Je passe tous les détails et les étapes pour en arriver au début du chantier (ce serait un peu long). Cette longue étape pourrait d'ailleurs faire l'objet d'un article...
Comment acheter un terrain, comment construire...

Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de vous montrer un peu la vie des travailleurs tels qu'on les voit durant toute la durée du chantier lorsqu'on vient de se lancer dans un projet.

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Première opération... réaliser les fondations de la future bâtisse.
Généralement, l'entrepreneur fait appel à une pelleteuse et c'est en fait une affaire de quelques heures.

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Dans des endroits un peu moins accessibles, le travail se fait à la main, sous un soleil de plomb.
C'est là que les premières ouvrières commencent à intervenir... oui... des ouvrières birmanes !

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Les «toupies» commencent leur va et vient.
Il y a 10 à 15 ans à peine, la plupart de ces petites entreprises faisaient le béton «à la main» c'est à dire avec une bétonnière de chantier, et on y jetait ce qu'il fallait (ciment, sable, gravier,eau)... il est clair que le béton était moins précis en proportions, et il fallait une bonne semaine pour exécuter ce travail alors qu'avec les toupies le travail est fait à présent en une journée et avec une qualité de béton bien meilleure...

Les petits entrepreneurs ont fini par comprendre cette différence et enfin, de nos jours, le béton sur tous les chantiers est livré par «toupies»

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Suite...

Ici, on aperçoit encore une bétonnière...

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Souvent, on peut apercevoir les ouvriers faire une pause à l'ombre.
Sur ce chantier par exemple, 15 ouvriers, tous birmans... avec un coût de main d'oeuvre bien moins élevé que celui des thaïs...

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our couler le béton, la chaîne humaine est en place... la toupie débite son produit
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Grosse averse... le camion à béton est là... Pas question de s'arreter 
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On vibre le béton, si nécessaire

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Le principe de construction est simple en Thaïlande: après les semelles et les poutres, on réalise l'ossature du bâtiment, le squelette: des poteaux de béton, les briques ne servent qu'à boucher les espaces libres.

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On monte les briques à la force du poignet et des cuisses, sceau après sceau...

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Il y règne toujours une bonne ambiance sur ces chantiers.
Que ce soit avec les plus jeunes...

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...ou avec les plus anciens

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Etre chef de chantier en Thaïlande... c'est cool.
L'appellation est la même que chez nous, mais la différence est énorme en matière de responsabilité ou de niveau de connaissance.
Ces chefs de chantier sont toujours thaïs.

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Après une journée de travail, ils prennent leur douche à l'air libre.
L'eau étant stockée dans un réservoir... lui aussi en plein soleil.

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Les ouvriers birmans sont logés «gratuitement» durant toute la période du chantier.
Ils sont sur place, donc aucune perte de temps dans les transports...

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Je vous laisse contempler le style de baraquements qui sont construits
par eux-mêmes en deux journées.

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Il est certain qu'à la vue d'européens, ce sont des conditions assez déplorables... Mais ici, c'est ainsi... De toute façon, on ne leur laisse pas le choix !

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Ce n'est pas ce qu'il y a de plus beau à voir à Phuket, il est vrai.
A la limite du bidonville, on trouve ces ensembles un peu partout... Au début cela peut choquer... mais on s'y fait à la longue...
C'est aussi ça... la Thaïlande !

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Lorsque le chantier est fini... toutes ces baraques sont démontées et tout le matériel sera réutilisé pour reconstruire d'autres baraquements sur un autre chantier.

Mais une fois ces baraquements démontés, le spectacle est assez surprenant

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Les travailleurs birmans...
Les birmans sont nombreux à travailler à Phuket et dans les environs. Pour eux, travailler ici, est presque une mine d'or.
Ils économisent leur petit salaire pendant des années (parfois pendant 15 ans ou plus) avant de rentrer au pays où ils pourront entreprendre quelque chose avec cet argent durement gagné.
Certains, avec les ans, ont appris à parler le thaï, mais bien qu'ils parlent la langue du pays, ils ne sont pas trop considérés en Thaïlande.
Le soir arrivé, ils sont dans leur baraquements, bien silencieux, on ne les entend pas.
Tout comme les thaïs, ils sont fous de télé, de téléphones potables.
Ils sont tout aussi souriants que les thaïs quand on va à leur rencontre, mais sont bien souvent traités comme des moins que rien.
S'il y a un cambriolage dans les environs, ce sont les premiers visés par la population. Ils le savent, donc ils se tiennent «à carreau».
Malgré cela, il est arrivé que des birmans aillent cambrioler, j'en ai été témoin, et la suite fut bien triste et brutale alors qu'ils avaient été surpris...
Leur façon de travailler...
Ils sont généralement en couple à travailler et à vivre dans leur baraquement.
On les retrouve sur les chantiers en binôme. La femme prépare le mortier, l'homme exécute sa tâche.
C'est la femme aussi qui va amener les tuiles ou autres matériaux (généralement sur la tête)
Pour le second oeuvre...
Généralement, cette partie est confiée à des sous traitants thaïs: faux-plafonds, tuyauteries PVC, air conditionné, menuiseries aluminium ou bois, électricité.
Les birmans eux, ne font que le gros-oeuvre.

Leur salaire...
Ils travaillent pour une bouchée de pain comme on dit, mais pour eux, cette bouchée de pain représente plusieurs fois ce qu'ils gagneraient dans leur pays.
Un jeune qui débute doit être payé environ 150 bahts (moins de 4 €) par jour de travail. Pour un travailleur avec quelques années de présence le salaire peut monter à 280 bahts (env. 7 €) la journée...
3 paquets de Marlboro (tarif thaï) pour une journée de travail !
Jours de repos...
1 jour par mois
Congés payés...
dans la plupart des petites entreprises thaï c'est pratiquement inexistant
Assurance Maladie, Assurance Accident...
Aucune
Accidents du travail...
Heureusement il n'y en a pas beaucoup. Ces ouvriers font relativement attention, car ils savent que c'est pour leur pomme !
Sécurité..
Aucune !
La Journée de Travail...
de 8h à 12h, puis de 13h à 17h
Mais il arrive bien souvent, lorsqu'il y a du retard, que ces ouvriers travaillent en «over time» jusqu'à 22h pour le même prix.
Ils sont polyvalents...
Pour une grande partie, on retrouve les mêmes pour faire les fondations que pour finir le faîtage principal.
Ils sont capable de tout faire dans le gros oeuvre.
Ils sont bavards...
Je n'ai jamais entendu des ouvriers parler autant entre eux. Ca n'arrête pas. C'est incroyable...
Leurs Outils..
Ils n'ont que leurs propres outils, juste le strict minimum, et bien souvent, ils sont bien vieux et usagés.

La critique est toujours facile...

Je suis parfois outré d'entendre des réflexions d'européens à leur encontre: ils travaillent lentement, ils sont fainéants... en France on fait comme ci, en France on fait comme ça...
Bien sûr qu'en France on fait différemment, avec d'autres techniques, d'autres moyens bien plus importants, d'autres produits... mais si les travailleurs français devaient travailler dans ces conditions,cela soulèverait des révolutions. Donc, il faut comparer ce qui est comparable.
En ce qui concerne la lenteur, ceux qui pensent cela, n'ont encore rien compris au pays. La chaleur et l'humidité, font qu'il est impossible de travailler vite pendant des jours et des jours, tôt ou tard on finit par payer l'addition... et puis il y a bien entendu un problème de tempérament différent, tout simplement entre les deux civilisations.
Lorsqu'on les observe, il est vrai qu'ils ont parfois des façons de faire un peu étranges, mais il faut faire avec. Le résultat final d'une maison terminée est généralement tout à fait acceptable. Il ne faut pas oublier non-plus que tous ces ouvriers birmans qui débarquent un jour en Thaïlande sont souvent des novices, sans formation aucune. Un diplôme ? c'est quoi, ça?
Ils apprennent sur le tas, jour après jour... petit à petit, et à leur manière.
Un chantier en cours de construction est surprenant même pour quelqu'un qui n'y connait rien.
Lorsque des échafaudages ou des coffrages sont démontés, ils sont tout simplement entassés sans aucun ordre. C'est un véritable «bordel» et dangereux de surcroît. Au début, j'en étais stupéfait... à présent, je fais avec ! On ne retire pas les clous, les planches sont entassées comme ça et de marcher dans ces endroits représente un réel danger.

Les grandes entreprises...
A Phuket, il y a tout de même des entreprises bien plus sérieuses où l'on peut apercevoir des ouvriers avec des casques, des chaussures de sécurité, des harnais...

Mais ce sont des entreprises importantes qui réalisent essentiellement des grands ensembles: centres commerciaux, grands hôtels etc...