Wat Rong Khun, Chiang Rai
Le Temple Blanc près de Chiang Rai
Le Temple Blanc de Chiang Rai, comme beaucoup de gens, j'en avais entendu parler... et vu des photos... A priori, tout semblait m'attirer vers cet endroit un peu spécial... autant dire que la visite de cet endroit était devenue une priorité dans l'ordre de mes visites à Chiang Rai...
Situé à 13 km de la ville, on aperçoit cette oeuvre depuis la 4 voies, je dirai même qu'on ne peut la louper.
A vrai dire, si ce site s'appelle Wat Rong Kun, (Wat = temple), il n'est pas vraiment considéré comme un temple au vrai sens du terme par les thaïs.
Il n'y a pas de moines à demeure, pas de prières, c'est donc dans un esprit de «visite d'oeuvre artistique» qu'il convient de se préparer en franchissant le portillon d'entrée, même si l'artiste a voulu faire de cet ensemble, une offrande à Bouddha.
Au bout de quelques minutes, vous vous rendrez compte par vous mêmes, qu'il n'y a aucune âme véritable dans ce lieu assez étrange.
Chalermchai Kositpipat, un artiste originaire de Chiang Rai, décide de faire de la rénovation du temple un projet personnel. Il reprendra les travaux de rénovation, en le remodelant entièrement pour lui donner l’aspect qu’on lui connait aujourd’hui, mélangeant allègrement classicisme et tradition à l’art moderne thaïlandais. D’après l’artiste lui-même, le temple, qui devrait au final se composer de 9 bâtiments, ne devrait pas être fini avant … 2070 !
Le Temple Blanc ou Wat Rong Khun est un ensemble complexe, aux nombreuses allégories que l’on peut observer dans chaque bâtiment, dans les sculptures, fresques etc.. Partout le visiteur est encouragé à se libérer des désirs et des tentations terrestres, grâce à la méditation, à la contemplation et aux enseignements bouddhistes, en jouant avec les concepts classiques d’enfer et de paradis.
Ceci étant, bravo l'artiste, c'est du beau travail, minutieux, méticuleux, un travail de longue haleine, où chaque détail a son importance aussi, et je salue surtout l'idée qui est venue à cet artiste thaï de renommée, de créer un temple tout blanc, un ouvrage qui sort de l'ordinaire, qui surprend chaque visiteur, et vous constaterez en fin d'article que les visiteurs de tous horizons sont bien nombreux...
Toujours admiratif des créateurs et de leurs imaginations aussi surprenantes soient-elles... je ne puis que tirer mon chapeau à Chalermchai Kositpipat.
Il est certain que cette oeuvre ne laisse pas indifférent.
Wat Rong Khun, une oeuvre bien particulière
En rupture avec la plupart des autres temples, celui-ci est d'une bien belle blancheur, symbolisant la pureté du bouddhisme. Les innombrables incrustations de morceaux de verre suggèrent la réflexion de l'illumination. Pour y arriver, vous devrez passer entre deux crocs géants et un lac parsemé de créatures des enfers. C'est une des constructions les plus étranges conçue par l'homme dans ce domaine.
Il devait être achevé en 2008, mais n'est pas encore terminé. L'ensemble comprendra 9 bâtiments, qui constitueront la vision du paradis bouddhiste sur terre telle qu'imaginée par l'artiste. Le financement du temple est assuré par la vente des peintures de celui-ci, exposées et vendues dans un bâtiment annexe.
Vu comme ça, l'ensemble est magnifique: «il a de la gueule»... Un temple tout blanc, ça n'est vraiment pas courant
Le Pont des Réincarnations permet de rejoindre l’Ubosot, le bâtiment principal, demeure de Bouddha, symbolisant le Nirvana. Il surplombe un parterre de centaines de bras blancs tendus représentant les douleurs et les souffrances terrestres dont il faut se défaire afin d’accéder au Nirvana et ainsi quitter le cycle des réincarnations.
Après avoir traversé le Pont des Réincarnations, vous arriverez à la Porte du Ciel, symbolisée par deux énormes crocs surgissant du sol (la bouche de Rahù) puis par deux statues de Rahù et de la Mort, qui décident du sort des mortels (retourner dans le cycle des réincarnations ou accéder au Nirvana). On peut le comparer au purgatoire chrétien.
L’Ubosot est la partie centrale du temple et l’édifice principal. Entièrement blanc pour symboliser la pureté, il est également recouvert de petits morceaux de miroirs pour représenter l’Illumination et la sagesse de Bouddha « qui brille sur toute la Terre et l’Univers ». Il est tout aussi impressionnant à voir de jour que de nuit, à la lumière de la Lune pour laquelle il a été prévu. A l’intérieur, vous découvrirez des fresques où Superman, Georges W. Bush et autres figures de la culture contemporaine se partagent la vedette avec les personnages bouddhistes tels que les Najas.
Juste avant de franchir le Pont des Réincarnations qui mène au temple, ces étranges mains tendues, représentant... l'enfer
Quelques ouvriers sur place réalisant un travail long, précis, minutieux. Chaque petit morceau de verre, un à un, est nettoyé des projections de ciment
Tranquillement installé et consommant un bon Cappuccino à deux pas (technique parfaite pour se faire oublier) je m'amuse à prendre quelques photos de touristes de tous horizons posant pour le souvenir... Scènes amusantes et sympathiques mais finalement si classiques dans ce genre d'endroit...
Biographie de l'Artiste
Chalermchai Kositpipat est né dans une famille sino-lanna. Son père était un immigrant chinois du Guangdong, tandis que sa mère est thaïlandaise chinoise. Il a ensuite fréquenté l'université Silpakorn, qui était la principale école d'arts visuels de Thaïlande. Il a obtenu une licence de beaux-arts en art thaïlandais en 1977.
Il a commencé à peindre des publicités de films sur des panneaux d'affichage. Ses premières peintures murales mêlaient l'art traditionnel des temples bouddhistes thaïlandais à des images contemporaines, ce qui était controversé. Néanmoins, en 1988, il a été chargé de réaliser des peintures murales pour le Wat Buddhapadipa à Londres. Ces peintures murales ont pris quatre ans et étaient controversées en raison de leur style contemporain. "J'ai reçu des plaintes de tout le monde - du gouvernement [thaïlandais], des moines et d'autres artistes, disant que ce que je faisais n'était pas de l'art thaïlandais", a-t-il déclaré en 1998.
En 1980, Acharn Chalermchai Kositpipat s'est rendu au Sri Lanka pour sa première visite à l'étranger et y est resté six mois, étudiant l'architecture, la sculpture, la peinture et les temples bouddhistes sri lankais. Il a été influencé par les statues et les temples blancs du Sri Lanka.
Acharn Chalermchai a travaillé en étroite collaboration avec le vétéran artiste sri-lankais Manju Sri. En 1980,
Acharn Chalermchai a eu sa propre exposition personnelle à la galerie d'art Lionel Wendt à Colombo, au Sri Lanka. Après l'exposition, il a apporté ces œuvres d'art en Thaïlande et les a toutes vendues [citation nécessaire].
Son travail a fini par être mieux accepté, avec le roi thaïlandais Bhumibol Adulyadej parmi ses clients. Une de ses œuvres a été vendue pour 17 500 dollars US en 1998 lors d'une vente aux enchères d'art thaïlandais chez Christie's Singapour et une autre, Food Offering to Monks, s'est vendue pour 59 375 dollars US le 7 mars 2018.
Parmi ses œuvres figure le Wat Rong Khun, un temple bouddhiste blanc orné en cours de construction dans sa province natale de Chiang Rai. Les travaux de construction du temple ont commencé en 1997 et se poursuivent encore.
"Seule la mort peut arrêter mon rêve, mais elle ne peut pas arrêter mon projet", a déclaré Chalermchai à propos du temple, ajoutant qu'il pensait que l'œuvre lui donnerait "une vie immortelle". Il a été le premier lauréat en arts visuels du premier prix Silpathorn, créé en 2004 pour honorer les artistes contemporains thaïlandais vivants à mi-carrière.
Il a été honoré en 2011 par la Commission nationale thaïlandaise de la culture en tant qu'artiste national.